Amazon vient de lancer sa nouvelle plateforme Amazon Haul, une initiative qui semble promettre une expérience d’achat sans précédent. Elle s’adresse aux consommateurs en quête de nouveauté permanente à bas prix, le tout sur une application mobile extrêmement addictive.
Derrière cette promesse se cache une réalité particulièrement inquiétante pour notre planète. L’industrie textile, déjà l’une des plus polluantes au monde, risque d’être encore davantage impactée par cette nouvelle offre venue concurrencer les géants de la fast fashion.
Une industrie textile déjà à bout de souffle
On sait pertinemment que l’industrie textile génère 10% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Cela représente la pollution générée par les secteurs du transport aérien et maritime réunis.
La fabrication des textiles, l’utilisation de produits chimiques, ainsi que l’énorme consommation d’eau liée à la culture du coton et à la production de matières synthétiques, sont autant de facteurs qui contribuent à cette pollution.
Ajoutons à cela le phénomène de la fast fashion, qui encourage la consommation de masse et le renouvellement constant des collections à bas prix. Nous obtenons un désastre écologique principalement engendré par les pays industrialisés dont l’appétit de nouveauté reste intatiable.
Amazon Haul : une plateforme de plus dans la course à la surconsommation
À l’instar de SheIn et Temu, cette nouvelle plateforme propose des millions de produits à bas prix (moins de 20€), des vêtements et autres accessoires dont l’utilité réelle est grandement discutable.
Une grande majorité de ces références provient de marques déjà responsables d’une part importante de la pollution environnementale.
En proposant de renvoyer facilement ses produits s’ils ne conviennent, on déresponsabilise le consommateur en banalisant l’achat impulsif.
Avec son application permettant de commander à tour de bras, Amazon Haul alimente le phénomène de surconsommation. Pourtant certains vêtements ne seront portés qu’une fois pour finir dans les placards ou être incinérés.
De nombreuses études ont démontré que la majorité des vêtements achetés dans le cadre de la fast fashion finissent par être jetés après quelques mois d’utilisation. Les organismes de collecte sont tellement débordés par ces vêtements de basse qualité qu’ils sont obligés de les refuser. Ils finissent échoués dans les pays en développement après un long transport en containers.
L’empreinte écologique : une catastrophe annoncée
Derrière l’apparente commodité d’Amazon Haul se cache une gestion logistique complexe. Le géant du e-commerce est déjà responsable de millions de livraisons chaque jour.
La production en masse de vêtements bon marché, combinée à une logistique intensifiée pour satisfaire une demande toujours plus forte, génère des émissions supplémentaires.
Sans compter qu’une grande partie de ces vêtements sont fabriqués à partir de matières synthétiques comme le polyester, qui se transforme en microplastiques une fois jeté. Ce phénomène aggrave encore davantage la pollution des océans et des sols.
Pourquoi boycotter ces modes de consommation ?
Je ne suis pas là pour faire la morale à qui que ce soit. Mais j’ai envie de rappeler qu’il est essentiel de nous questionner sur la façon dont nous consommons.
Lorsqu’on a peu de moyens financiers, ne vaut-il pas mieux acheter moins mais mieux, en privilégiant des produits de qualité qui vont durer beaucoup plus longtemps ? Il est même possible aujourd’hui de trouver de beaux vêtements en friperie, pour quelques euros. Vous leur redonnez une seconde vie à moindre coût.
Je suis persuadée que nous pouvons consommer autrement. Et de toutes façons, nous n’avons pas vraiment le choix, non ? Il est de notre responsabilité de boycotter ce genre de plateforme. Si personne n’achète, elles fermeront très rapidement faute de rentabilité.
Mais malheureusement, de nombreux influenceurs font la promotion de ces fameuses “pépites” dénichées sur ces sites à bas prix. Les jeunes se trouvent tentés d’acheter ces nouveautés pour être à la mode et ressembler aux célébrités.
L’industrie textile a encore un long chemin à parcourir pour devenir durable, mais chaque geste compte. Choisir des produits fabriqués de manière éthique, acheter moins mais mieux, et soutenir des plateformes qui mettent en avant l’éco-responsabilité sont des pas dans la bonne direction. À nous de jouer.
